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Editorial de Novembre 2017 : Denis, Georges, Dominique, Harvey et bien d’autres…

Photo Alex Edito

Dans le Journal du Dimanche daté du 5 novembre, ce sont 100 femmes dont certaines célèbres comme Laure Adler, Coline Serreau, Agnès Jaoui ou Florence Foresti, qui en appellent au président Emmanuel Macron pour «cet insupportable déni-collectif», un plan d’urgence contre le harcèlement sexuel et pour la non-violence. Même si l’on se doute que cela dure depuis des décennies, voire des siècles, peut être même des millénaires, le harcèlement sexuel des hommes envers les femmes est devenu médiatique que très récemment.

 

On se souvient tous, car les plus célèbres, des affaires de Dominique Strauss-Kahn (DSK), du député Denis Baupin et dernièrement d’Harvey Weinstein, producteur à Hollywood. En cette fin d’octobre, le nom de Tariq Ramadan, islamologue illustre est apparu également avec deux accusations graves pour des viols qu’ils auraient commis à l’hôtel. Peut être que la récente affaire du producteur de cinéma aurait convaincu ces femmes à dénoncer leur violeur. En décembre, ce sera la cour d’assise qui jugera Georges Tron, maire de Draveil, poursuivi pour viols et agressions sexuelles par deux employés municipales.

 

Le #balancetonporc sur le réseau social Twitter a connu lui aussi du succès, même si ces tweets ne représentent pas toutes les femmes victimes, les femmes se lâchent, dans la plupart des cas sans citer l’agresseur, de sorte qu’il n’y aura pas de conséquences. Beaucoup préfèrent se taire ou ne parler que lorsque les risques sur leur carrière ou leur vie de famille s’éloignent car quand elles parlent, cela se passe souvent mal pour elles. Mais quand elles sont plusieurs à témoigner, on agite la théorie du complot alors que dénoncer ensemble est sécurisant pour les victimes, apportant une certaine légitimité.

 

Les plaintes contre Denis Paupin ont été classées sans suite mais seulement en raison de la prescription et DSK a été civilement condamné pour proxénétisme. Les dossiers sont plus nombreux, ces affaires récentes poussent plus de femmes à faire la démarche et c’est tant mieux en somme. Car le harcèlement sexuel touche tous les milieux sociaux ou professionnels, le milieu des vedettes qui attendent un cachet, une reconnaissance mais également le milieu médical, le milieu politique ou celui des entreprises, avec une prédilection pour ceux où un rapport de pouvoir s’exerce.

 

Il faut bien sûr distinguer harcèlement et agression sexuelle. Mais le risque avec cette médiatisation, c’est de donner une fausse image que le harcèlement sexuel se passe uniquement dans les milieux aisés. Toutes les catégories sont touchées, la femme pourchassée dans la rue, harcelée au travail par son petit chef, c’est tous les jours qu’elle peut le vivre. Non sans humour, certaines d’entre elles, s’attaquent à des comportements qui ont été longtemps tolérés. La loi est claire et définit le harcèlement sexuel comme des propos ou comportements répétés à connotation sexuelle portant atteinte à la dignité de la victime ou créant pour elle une situation intimidante, hostile ou offensante. Insistons donc sur l’éducation, répétons combien les stéréotypes de sexe limitent les enfants et les déforment, cette division du monde appauvrit et est incompatible avec l’égalité des chances. Etre égaux n’a jamais empêcher d’être tous différents, faisant de chacun un être unique.

 

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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